Yemen du Nord 1977

9 Septembre - 24 Septembre 1977



Mon voyage au Yemen en 1977 Moi au Yemen en 1977

Ce récit est constitué des notes que j'ai écrites au cours de mon voyage

DAMAS

Le vol Syrian Air, compagnie nationale syrienne, n'était pas direct vers le Yemen. Il transitait par Damas, en Syrie.
Non seulement un transit, mais on a dû faire un stop à Damas, en Syrie, y passer une nuit.
Et donc une journée de libre pour visiter.

Vendredi 9 septembre 1977

De Paris à Damas

Départ à 11h 30 de la maison, en taxi, les sacs au dos tout neufs à la main, et bien bourrés. Direction Orly Sud.
Nous sommes trois copines. Rendez-vous pour retirer le billet acheté chez Nouvelles Frontières à 14 hres (précises).
On y est à 14 hres, précises, pour apprendre que l'avion (une ligne régulière, Syrian Airlines) prévu à 16h 10.
En arrivant à l'aéroport, le vol est déjà affiché pour un départ à... 21h 30... !!!

Vol delayed

Remise des billets, enregistrement des bagages, et une journée presque entière à passer dans l'aéroport d'Orly.

Heureusement, à Orly, il y a deux cinémas. Alors, pour passer le temps, on va voir un film idiot, incompréhensible, "l'Imprécateur" de Bertolucci, avec Piccoli, Londsdale etc.Enfin, ça a passé le temps. Puis, balades, et re-balades à travers l'aéroport.

Vers 19h 30, on songe à dîner (dîner offert par la compagnie comme il se doit). Le dîner est prévu pour 20h 00 au restaurant du duty free. Et là, débarque un groupe d'une centaine de voyageurs. Nous, on a... failli "dîner"... car on nous expédie au bar avec un sandwich au jambon et une boisson. Un repas devrait nous être servi à bord.

Le départ de l'avion n'est affiché au tableau que très tard. Embarquement à 21h 30. On embarque effectivement à l'heure.
Mais le décollage ne se fera qu'à 22h 45 !

Le vol

VOL Syrian Air - RB 412 - Boeing 727. Direction Damas.

J'ai une place au milieu. Un repas chaud est effectivement servi, du poulet.
Mais le vol n'est pas direct, on fait une escale à Rome.

PARIS - ROME 1h 20 de vol
Escale, on reste dans l'avion.

ROME - DAMAS 3 hres de vol
Je dors environ pendant une heure.
Arrivée à Damas à 5h 30 du matin


Aéroport de Damas

Samedi 10 septembre 1977

Il est 5h 30 du matin !!! Le jour se lève rapidement. Il faut obtenir un visa de transit. Il y a la queue. Il coûte 4 $. Le visa qui lui autorise à séjourner 15 jours en Syrie, lui, est encore plus cher. Il nous faut bien insister pour que l'on nous donne bien un visa transit à 4 $.. Formalités de police, sans problèmes. Douanes, pareil.

Il y a des bus entre l'aéoport de Damas et la ville. Le premier bus est à 6 hres. Il coûte 1 Livre (environ 1FF).

City Hotel

Dans l'avion, nous avons fait connaissance d'un couple belge, Bernard et Myriam Van Maele.
Ils ont entendu parler d'un hôtel correct, qui doit se trouver près de l'arrêt du bus. Nous nous y rendons ensemble.


City Hotel
(Behind Damascus Cinema, opposite Ministry of Information)
Près de la Place Merdjé
Tel : 118069


Les chambres de trois coûtent 42 £S avec la salle de bain à la porte à côté, il y a une salle de bain pour deux chambres.
L'hôtel est très bien. Les lits sont un peu durs. La douche est chaude, très bonne. les WC fonctionnent bien.
On prend un petit déjeuner pour 52 £ à trois, très copieux, pain et confiture.
Et on part directement en visite, sans se coucher.

Visite de Damas

■ Le Musée

Fresques de la synagogue dans la cour d'entrée, statues de Palmyre, de Mari, le trésor des Kholms (masques, bijoux).

■ Les souks Al Hamidié

■ La Mosquée des Ommeyades

On a du mal à la trouvé parce qu'on est dans les souks et il nous faut trouver la bonne direction au fond des souks.
Pour y entrer on doit revêtir une cape noire à capuche, des plus horribles.
La mosquée est décevante hormis quelques fresques au plafond.

■ Le Palais Azem

Très intéressant. Beau jardin, beau palais. Dans le palais sont reconstituées des scènes quotidiennes, représentées par des mannequins de cire : les différentes étapes du bain par exemple. Vu : un Coran écrit sur une cacahuète.

On rencontre des touristes venus d'Alep. Les gardiens nous prennent en main pour nous faire visiter, nous expliquer, et on se rend compte que sans eux, on passait à côté de toutes ces scènes sans rien y comprendre. (Comme le Coran sur la cacahuète, on ne l'aurait jamais remarqué, il y a une loupe qui permet de le lire).

On rentre en taxi, une Chevrolet cahotant, vers 16 hres, crevées.

On se couche et tout le monde s'endort, jusqu'à... 19 hres !!

Dîner au restaurant Ali Baba

Au réveil, 19 hres, c'est la nuit.
On n'a pas envie de sortir, mais avec courage, on prend une douche et on va dîner au restaurant Ali Baba.
Décors kitch, très agréable, pittoresque, immense, mais vide.

Le dîner :
Kebab de poulet
tomates et champignons
crème caramel
une eau d'Evian
Très bon repas pour 25 £ à trois, ça fait 17 FF par personne.

Retour à l'hôtel à 21 hres, et on s'endort.

SINDHAYA

Dimanche 11 septembre 1977<

On avait envie de sortir de Damas, car on trouvait qu'en un jour, ça suffisait, on en avait fait le tour.
Et c'est une ville, donc peu agréable. Envie de voir un peu de la campagne syrienne.

Réveil à 6h 30. Réveillées par le couple belge, avec qui on s'était mis d'accord pour partir ensemble et louer un taxi.

Sindhaya est sur les collines, à 1415 m d'altitude, et à 37 Km au nord-est de Damas.
Elle est célèbre pour son couvent, un monastère, un lieu de pèlerinage, encore habité par des Orthodoxes.

On est parti à 8h 15. On a trouvé le taxi dans la rue, et on a négocié le prix, uniquement pour un aller.
Le taxi à cinq nous a coûté 25 £ S.

On arrive à Sindhaya encore tôt le matin. Il n'y a encore personne dans les rues. Il y a des églises (Sainte Sophie). On grimpe pour visiter le grand sanctuaire. Des gens y sont en train de prier. Ce sont des Orthodoxes byzantins. Et de plus en plus de monde arrive, car on est Dimanche, et c'est un lieu de pèlerinage. On se retire, et on demande si on peut nous ouvrir la porte pour visiter les reliques, des icônes.

Invités par une famille syrienne

Puis, on se promène dans le village. Et là, un gars nous aborde, en nous disant en anglais qu'il a besoin de pratiquer son anglais, il est étudiant en anglais à Damas. Il nous propose de nous faire visiter d'autres endroits.

Il s'appelle Waleed Abou Sekkeh.

Tout d'abord, il nous emmène dans sa famille, nous présente ses soeurs. Sa mère est là, effacée. Puis il nous balade dans les environs. Vers 14h 30, il nous offre un repas (car nous n'avions pas faim plus tôt).



Moi en Syrie en 1977

Riz + nouilles
haricots verts sauce tomate
corned beef dans des morceaux de pain
galettes de viande + du blé
un autre riz (plus gras)
du fromage (salé)
un dessert sucré à base d'arachides et de pistaches.

Tout cela disposé sur une grande table, où l'on se sert. On a des assiettes et des couverts.

Ensuite, re-balade, et grimpette.

Retour vers Damas en bus

Vers 18 hres, on décide de prendre le bus local qui rentre sur Damas. Ils sont assez fréquents (toutes les heures), mais il y en a moins plus tard le soir. Et la nuit va tomber vite. Le bus coûte 75 piastres. C'est assez pittoresque. Il y a plein de monde, et la musique à tue-tête. On nous cède des places assises. Les gens qui parlent l'anglais viennent à tour de rôle discuter avec nous.

La station de bus à Damas est assez éloignée, et on prend un taxi, de là, pour rentrer à l'hôtel : 3 £.

DÉPART POUR LE YEMEN

Une longue attente commence alors dans le salon de l'hôtel, car notre avion pour Sanaa, n'est qu'à 2 hres du matin. Il y a la télévision. on regarde... un show français... Sylvie Vartan dans ses plus beaux décolletés, Julien Clerc, Michel Fugain... Un Syrien de l'hôtel s'étonne que l'on aille... au Yemen... où il n'y a rien à voir, dit-il !

On prend le bus de l'aéroport à 23 hres. Il doit en avoir encore un à 24 hres, mais c'était plus sûr.

Aéroport de Damas

A l'aéroport, c'est la foule, et la bagarre pour l'enregistrement des bagages. On y retrouve deux gars français, qui voyagent aussi en indépendants, Henri Piollet et François Serre. Eux, ils se sont bien débrouillés et ils ont réussi à aller à Palmyre, en prenant les bus Karnak à 7 hres du matin immédiatement en sortant de l'avion. Ils ont dormi là bas, et sont revenus le lendemain matin.

Ils se joignent à nous, et on enregistre les bagages tous ensemble, comme si on était en groupe. Il faut dire qu'étant touristes européens, on nous a fait passer devant tous les locaux qui se poussaient devant le check-in. Il y a beaucoup de monde car notre avion fait escale à Djeddaien (Djedda), en Arabie Saoudite. Et tous ces gens, ils vont à Djedda pour gagner beaucoup d'argent et revenir ensuite dans leur pays.

Ensuite il faut faire la queue pour obtenir plein de timbres à coller sur le passeport. Et là, on a eu un souci : on avait re-changé toutes les livres syriennes qui nous restaient, et on ne savait pas qu'il fallait payer, encore, pour sortir du pays. On n'avait plus rien. On décide de payer en dollars, et ça marche, on passe. Mais voilà que quand les autres ont voulu payer, eux aussi en dollars, en disant que nous, on l'avait fait, et qu'un chef a entendu ça, il a découvert que les employés avaient empoché les dollars sans mettre sur nos passeports les timbres correspondants. Si bien qu'on se trouvait en situation illégale. Le chef qui avait découvert ça nous a fait revenir, nous a demandé de signer un papier pour qu'il puisse engager des poursuites au sein de son service, et il nous a régularisé le passage.

Car, en principe, avant de passer à ce bureau, il faut aller à un autre bureau, pour y acheter les timbres à coller sur le passeport, et qui sont ensuite tamponnés à ce deuxième bureau où il y a une queue énorme. C'est très simple... Enfin, bon, comme on était très en avance, ça a fait passer le temps...

Commence à nouveau une longue attente dans l'aéroport de Damas.

Vol retardé

DAMAS - DJEDDA - SANAA

Vol RB 383 - Boeing 727

Prévu initialement pour décoller à 1h 15 du matin. Reculé dès la confirmation du vol à Damas, à 2h 15.

Les heures passent : 3 hres, 4 hres du matin...
Plusieurs "faux" appels, car, en plus, on ne comprend rien de ce qu'annonce l'hôtesse par le haut parleur.

On finit par s'étendre tous par terre, en rond. (On a retrouvé le groupe organisé de Nouvelles Frontières qui était dans le même avion vers Damas que nous). On est tous couchés, écroulés, à moitié endormis à 5 hres du matin. Au début, nous nous étions moqués des Arabes qui avaient installé leurs tapis par terre au milieu de l'aéroport, et qui buvaient le thé sur leur tapis...

L'embarquement a dû avoir lieu vers les 5 hres du matin. Ça a été la ruée. Et ça poussait là dedans ! Et comme pour la fouille il y avait une file pour les hommes et une pour les femmes, on avait un mal fou à se trouver dans la bonne file. Et les femmes complètement voilées qui se marraient tant qu'elles pouvaient quand elles étaient fouillées.

Je me suis pas trop mal débrouillée, et je me suis retrouvée dans les premières à accéder à l'avion, complètement crevée, en manque de sommeil.

Je me suis à peine rendue compte de l'escale de Djeddah, j'ai refusé le repas, tellement je me trouvais entre sommeil et éveil.