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SANAA ET AUTOUR
A partir de maintenant, après le petit tour en commun que nous avons fait en affrétant la voiture, nous nous sommes séparés chacun de notre côté, et nous, les trois filles, nous allons rester à Sanaa, nous comptons faire des visites chaque jour, en aller et retour, en étoile autour de Sanaa, par les taxis collectifs et le stop.
Mardi 20 septembre 1977
Matin
Ce matin, le petit déjeuner a été long à être servi, et en ayant marre d'attendre, nous l'avons préparé nous-mêmes, en nous servant directement dans le réfrigérateur et dans le placard, ce qui a mis notre gamin-serveur dans une fureur folle...
Nous avons beaucoup de choses à régler ce matin afin de décider ce que nous allons faire dans les jours suivants.
D'abord, savoir s'il est possible d'avancer notre retour en France, et de prendre l'avion de retour une semaine plus tôt.
Nous avons pris cette décision parce que nous en avons assez de la saleté, de la bouffe, et parce que nous ne pouvons plus rien voir de plus dans ce pays, car en six jours nous avons fait le tour de tout ce qui était "ouvert aux étrangers".
La route du Nord est toujours fermée
Nous voulons d'abord aller à l'Office du Tourisme pour savoir si la route du Nord est toujours fermée. Nous croisons Myriam et Bernard qui en reviennent et ils nous donnent la réponse qui leur a été donnée : "on ne peut vous interdire d'y aller, mais c'est à vos risques et périls".
On entendra dire, par la suite, que la ville de Saada, au Nord, était gardée par des gamins, et comme des gamins, ils tiraient un peu facilement sur tout ce qui essayait de rentrer dans Saada. Et on a entendu parler d'un touriste qui aurait voulu s'aventurer par les moyens locaux de transports et qui avait reçu une balle. Nous abondonnons donc l'idée.
Faire avancer notre vol de retour
2 ème étape : trouver l'agence de Syrian Air pour essayer d'avancer le vol de retour, et de partir samedi. Nous avions un peu peur de ne pas le pouvoir, mais l'agence nous a dit que cela ne posait auun problème, qu'il y a de la place dans l'avion qui va de Sanaa à Damas, ce qui est pour nous le plus important : Sortir du Yemen !! Après entre Damas et Paris, il y a des vols tous les jours, de toutes les compagnies.
On nous inscrit donc sur une liste de passagers, et on nous dit de revenir le lendemain, car il faut qu'ils envoient un telex à Damas, pour confirmer le tronçon de vol jusqu'à Paris, et on nous confirmera donc le vol demain. Tout s'annonce bien.
Nous allons ensuite faire un tour au Souk.
Nous en sortons par la Bab el Yemen, qui est une magnifique et imposante porte, et nous retournons vers l'hôtel en suivant les murs extérieurs de Sanaa.
Déjeuner
Nous allons déjeuner à notre restaurant habituel, espérant qu'on ne tomberait pas sur "Djibouti", puisqu'il nous avait dit travailler de 6 hres à 16 hres. Le plat du jour, c'est riz-poulet ou spaghetti. Pour changer, nous prenons des spaghetti à 2 rials, qui sont certainement des spaghetti de boite de conserve, et qui sont très grasses. La vue de nos voisins qui mangent le riz à pleine main, et prennent et remettent les morceaux de poulet dans le plat de service, nous dégoûte définitivement, et nous décidons que la prochaine fois nous chercherons un autre restaurant.
Après-midi
Nous emploierons ces quelques jours qui nous restent à Sanaa, pour visiter les environs par les taxis collectifs et en stop.
RHAWDAH
On consacre l'après-midi à la visite de Rawdah (Ar-Rawdah). Rawdah n'est pas très loin, 12 km au nord de Sanaa.
C'est là où se trouve le Rawdah Palace, l'ancien palais d'un Imam, transformé en hôtel de luxe depuis 1984, le Rawdah Palace Hotel.
Ce palais est l'un des plus beaux que j'ai vus, peut-être, étant devenu un hôtel a-t-il été souvent restauré ?
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Devant, un jardin, et un magnifique cheval blanc. Nous entrons. C'est plutôt désert. Il y a une petite réception dans un coin.
Pas de grand hall, de grand salon, simplement des coussins posés sur une banquette de pierre, au fond. Nous commandons café et thé.
Agréable moment à déguster quelque chose de bon et dans le calme.
Nous faisons connaissance d'un des clients de l'hôtel. C'est un Suisse, cinéaste de télévision, venu au Yemen pour tourner un film et qui nous explique qu'il passe son temps en pourparlers, et qu'il a même fait de la prison au Yemen, sans savoir pourquoi.
Nous allons ensuite nous promener dans le village. Une mosquée, des maisons des plus belles que j'ai vues. Il y règne un calme extraordinaire, étonnant alors que nous sommes à la sortie de Sanaa.Ce calme est seulement troublé par le bruit anachronique du passage des avions à basse altitude, car l'aéroport est tout près.
Les enfants que nous rencontrons sont très gentils. Cette promenade dans Rawdah fut très reposante.
Nous sortons du village et marchons un peu. Deux gars nous emboîtent le pas. Ils semblent aller, eux aussi, vers Sanaa, et ensemble, nous grimpons dans une Toyota, qui nous a pris en stop. Et nous profitons de ce que nous adorons : faire de la route à bord d'une voiture découverte, un "pick-up". A l'arrivée, on nous demande aucun argent pour le service rendu...
Nous sommes rentrées assez tôt en fait à l'hôtel, et passons le reste de l'après-midi à nous reposer.
Dîner
Nous avons trouvé un autre petit restaurant, en bas de la rue, qui sert, lui, des oeufs.
Cela nous change. Et nous mangeons des "beide", des oeufs brouillés, légèrement pimentés, et très acceptables.