Yemen du Nord 1977

9 Septembre - 24 Septembre 1977



Mon voyage au Yemen en 1977 Moi au Yemen en 1977

De DAMT à SANAA

Lundi 19 septembre 1977

DAMT - AL THARY - YARIM - DHAMAR - SANAA


route damt_sanaa


On prend l'autre piste, celle qui passe par Al Thary, et qui est beaucoup moins difficile.
Le paysage est beau mais la piste d'Al Nadreh était bien plus belle.

AL THARY

On s'arrête un instant à Al Thary, ou plutôt c'est Abdallah qui décide de s'arrêter sans nous demander notre avis, pour boire un coup. C'est un village sans intérêt.

YARIM

Puis route vers Yarim. On quitte peu à peu les montagnes. Yarim est une ville sans intérêt.
On cherche à manger, parce qu'il est 13 hres. C'est un peu tard au Yemen pour déjeuner, il n'y a plus rien dans les "restaurants". On s'installe, ayant trouvé du pain et on mange du "Kraft Cheese" en sandwich !
Abdallah, lui, arrive à se faire cuire des oeufs. Et nous, rien du tout. On ne peut même pas nous servir du thé.

On se balade un peu dans cette ville à la recherche de quoi boire. On s'en retourne au café car évidemment Abdallah traîne autant qu'il peut. Et la discussion recommence avec l'aide d'un nouvel interprète qui s'est mêlé à la conversation.
Dormira-t-on à Dhamar ? Ou ira-t-on jusqu'à Sanaa? L'interprète est en notre faveur et nous défend.

A la fin de la discussion, c'est la victoire, Abdallah a cédé.
Grâce à l'aide de notre traducteur, il faut le reconnaître, qui était très convaincant et très fort.

On ré-embarque dans la voiture, et la chanson recommence : ce matin, vous avez dit "Dhamar OK"... etc etc.
La solution est de ne pas lui répondre. Et lui, Abdallah, il passe son temps à reprendre tout haut, jour par jour, le circuit, en nous lançant des regards de biais.

DHAMAR

Nous nous demandons ce qui va se passer à Dhamar.
Dhamar semble être une ville intéressante pour ses nombreuses mosquées dont on voit les minarets de loin, et par les tombeaux d'imams, mais pas question de s'y arrêter, parce que si on s'arrête on ne repartira plus !

Re-bagarre avec Abdallah

Stop. Abdallah a stoppé la voiture. Gros silence. On crie "Sanaa !"... Et la discussion repard.

Nous sommes à 2 heures de route seulement de Sanaa, et c'est une grande route, donc nous sommes sauvés car nous trouverons toujours un moyen de transport pour rentrer maintenant. Nous sommes en force, et Abdallah le sait bien.

Nous le menaçons de le quitter. Il essaye alors de nous demander d'avantage d'argent pour nous conduire jusqu'à Sanaa. Et en dernier ressort, il nous marchande ça au prix que nous paierons si nous prenions un taxi entre Dhamar et Sanaa. Abdallah nous demande 100 rials de plus pour nous conduire jusqu'à Sanaa. Le taxi coûterait 20 rials par personne.

Mais on en a trop marre d'Abdallah et on préfère donner cet argent à quelqu'un d'autre plutôt qu'à lui.

Nous grimpons sur le toit de la Toyota, et on commence à défaire nos bagages. Surtout qu'il y a plein de camions qui passent sur cette grande route, et qu'avec un peu de chance, on pourrait même être pris en stop.

Nous voyant défaire nos bagages, Abdallah sait qu'il a perdu la partie.
Il nous fait signe de tout remettre en place : Ok il ira jusqu'à Sanaa.

Direction Sanaa

Nous sommes malgré tout bien contents de rester dans la voiture, car la météo avait changé. Il fait froid, il fait du vent, et ça menace de pleuvoir. Deux heures à rouler en haut d'un camion, en découvert, ça n'aurait pas été une partie de plaisir...

Et Abdallah fonce comme il ne l'a jamais fait : on roule à 120 km/h. Jamais je n'aurais pensé qu'une Toyota puisse aller si vite.
On n'entend pas un mot dans la voiture. Abdallah ne chante plus !

Pourtant, la route redevient belle. On recommence à grimper dans la montagne. Il y a un col à passer avant d'arriver sur Sanaa.
Et le passage du col est magnifique.

Puis on redescend, et on aperçoit Sanaa, recouverte de ce ciel poussiéreux qui lui est habituel. Abdallah s'est remis à chanter.
Il nous signale même Hadda au passage, sur la gauche.

SANAA

On défait les bagages, et on quitte Abdallah sans regret, et sans lui dire au-revoir. Et Henri ne trouve rien de mieux que de lui faire ses adieux en lui offrant sa bouteille de whisky !! Et il paraît même qu'Abdallah nous avait tous invités pour le lendemain soir chez lui, au Wadi Dahr ! Il ne verra pas grand monde, et pourra nous attendre !...

On retouve l'hôtel Al Zohra, et on demande une chambre sur la cour. On n'a aucun problème pour en trouver. On obtient une chambre à trois au premier étage, chambre 17. La chambre est encore mieux que la première que nous avions eue. On aura moins à grimper, encore que, après tout l'entraînement qu'on a eu, les escaliers nous semblent moins difficiles. Sans doute nous sommes-nous habitués aux maisons yéménites et à leurs hautes marches au terme de notre voyage.

Soirée

Après une bonne douche, un bon décrassage, nous sortons pour manger. Nous aimerions bien un poulet, qui nous changerait malgré tout des boites de conserves. Nous allons à notre restaurant habituel, et... il n'y a pas de poulet aujourd'hui, seulement du riz... qui est très bon d'ailleurs.

Un type qui est venu manger à côté de nous, nous aborde en français. Il n'a pas l'air yéménite. Il nous dit venir de Djibouti et avoir envie de parler français, et nous invite à boire un pot. Au moment de payer, nous nous apercevons qu'il a payé notre repas avec le sien. Cela nous embête beaucoup, et nous sommes encore plus surprises quand nous découvrons qu'il ne nous a pas invitées à boire un pot dans un café, mais dans sa chambre d'hôtel, à l'Oriental, qui est situé en face de notre hôtel, là où Bernard et Myriam avaient pris une chambre sur l'arrière à Sanaa.

Il a une petite chambre, mais bien arrangée et bien propre. Il nous explique qu'il vit ici à l'hôtel, qu'il a signé un contrat de deux ans avec une entreprise, et qu'il a bien fallu qu'il organise sa vie à Sanaa.

Il est bien organisé d'ailleurs, car il nous sort des bouteilles de sirop de fruit, des verres, du Pastis !... offert par un ami venu de France... des petits gâteaux apéritif mais salés, et nous met de la musique via son radio-cassette.

Des copains à lui viennent frapper à la porte et se joignent à la petite réunion. Il y a un Saoudien qui travaille à l'aéroport, et un Yéménite. Ils discutent en arabe entre eux, et en français avec nous. Il nous explique qu'il parle toujours arabe, et que rencontrer des gens avec qui il peut parler français lui fait plaisir. Il veut même nous emmener au cinéma !

Nous commençons à le trouver un peu trop collant. Et en plus, nous commençons à être bien fatiguées, il est presque 23 hres, ce qui n'est plus dans nos habitudes. Et nous le quittons.