Il s'agit d'un mouvement essentiellement dérivé du judéo-christianisme. Au 20 ème siècle, le mouvement rastafari a été mondialement popularisé à travers le succès de Bob Marley.

Le mouvement rastafari s’est développé à partir de la Jamaïque dans les années 1930.

La Jamaïque a été une colonie britannique de 1670 à 1962. Durant cette période, les colons ont christianisé les esclaves amenés d'Afrique. L'abolition de l'esclavage dans l'île en 1833, entraîna l'émancipation de la mentalité des anciens esclaves qui souvent remettaient en cause l'interprétation occidentale de la Bible. C'est ainsi qu'apparaissent dès la fin du 19 ème siècle des mouvements éthiopianistes basés sur des lectures et interprétations plus africaines des "saintes écritures".

Le nom du mouvement vient de ras Tafari Makonnen.( "ras" est un titre de noblesse éthiopien et signifie “tête” en langue amharique. Le prénom "Tafari" signifie “qui est craint”).

Haïlé Sélassié couronné en 1930 négus d'Éthiopie sous le nom d'Haïlé Sélassié Ier = "Puissance de la Trinité.
S'appuyant sur les chroniques du Kebra Nagast (Gloire des Rois) il revendique une filiation qui remonte au roi Salomon par la reine de Saba.

Ce couronnement est perçu par une communauté d'agriculteurs éthiopianistes de Sligoville (à la Jamaïque) comme étant l'accomplissement de la prophétie attribuée à Marcus Garvey (né en 1887), Jamaïcain émigré à Harlem, l'un des premiers meneurs importants de la "cause noire". Il annonçait la "fin des souffrances du peuple africain" en mettant en avant la reconnexion des africains d'outre-Atlantique avec leurs racines par le double retour à la Terre promise, à la fois spirituel (rédemption biblique) et physique (rapatriement en Afrique).

L’influence de Marcus Garvey

Parmi les personnalités marquantes qui ont inspiré le mouvement rastafari, se distingue celle de Marcus Garvey (1887-1940). Ce Jamaïcain fonde en 1914 la Universal Negro Improvement Association (UNIA), qui promulgue quelques années plus tard la Déclaration des droits des peuples noirs du monde.

“Non seulement Marcus Garvey exhorte les Noirs du monde entier à être fiers de leur couleur de peau, mais il ne s’arrête pas là, détaille Giulia Bonacci. Il soutient aussi que Dieu leur ressemble : Dieu est noir, il faut le voir à travers les “lunettes de l’Éthiopie”. Pour les rastafaris, encore aujourd’hui, Marcus Garvey est considéré comme un prophète. Il est d’ailleurs régulièrement comparé à Moïse.

Au début des années 1930 en Jamaïque plusieurs prédicateurs commencent à prêcher la divinité de Hailé Sélassié, roi d’une dynastie affirmant tirer son origine de la rencontre entre le roi Salomon et la reine de Saba. Ils voient en ses nombreux titres messianiques – “Rois des rois et seigneurs des seigneurs, Lion conquérant de la tribu de Juda, élu de Dieu, défenseur de la foi, lumière du monde” – le signe que son sacre déclenchera le Jugement dernier, le retour du Christ sur terre, un Christ noir.

Incarnation de Dieu sur terre, Hailé Sélassié, aussi appelé “Jah Rastafari”, est vénéré comme tel par les rastafaris.
Giulia Bonacci précise : “Certains des premiers rastafaris, comme Leonard P. Howell, auteur de "The Promised Key", un texte fondateur, affirment que la rédemption des Noirs du monde entier est liée à la royauté éthiopienne.

On retrouve là encore l’influence de Marcus Garvey : le couronnement d’Hailé Sélassié associe l’homme noir à la royauté et à la divinité, le libère de sa seule condition de descendant d’esclaves. C’est de là que date l’allégeance des rastafaris à la royauté éthiopienne ainsi que leur identification à une nation éthiopienne “dispersée” à travers le monde.”

Leonard Percival Howell

Leonard Percival Howell (né en 1898) serait le véritable fondateur du mouvement rastafari. Howell considère Haile Sélassié comme le « Messie ». Pinacle créé en 1940 – comme étant l'accomplissement de la prophétie attribuée à Garvey.

300 débarquèrent de la Jamaïque pour le fameux "Zion", sur leur Terre promise. Ils regagnaient ainsi la «Terre Mère» de laquelle ils avaient été arrachés par l'entreprise esclavagiste.

Placés sous l'égide de l'Ethiopian World Federation fondée en 1937 à New York, les premiers rapatriés noirs descendants d'esclaves caribéens, spécialement de Jamaïque, s'y sont installés entre 1955 et 1960.

Le mouvement rastafari, initialement marginal, bien que sévèrement réprimé par les autorités coloniales britanniques en Jamaïque, va connaître un envol spectaculaire dans les années 1960.

L'ancien drapeau de l'Éthiopie, utilisé à l'époque de l'Empire, est un des symboles du mouvement rastafari. Communauté des Douze tribus d'Israël du mouvement rastafari.

L'empereur n'appréciait pourtant guère le culte divin que lui vouaient ses admirateurs fumeurs de marijuana et adeptes du végétarisme.