
KOKA
Jour 14 - Lundi 20 avril 1981
D'Awash à Koka
On part d'Awash vers 11 heures. La route suit d'abord la ligne de chemin de fer qui va vers Addis-Abeba.

Le paysage est plat et lassant. Le long de la route, les Danakils s'occupent du transport de charbon de bois.
Puis on traverse un paysage volcanique. La route passe au milieu d'un ancien cratère. Le terrain n'est fait que de lave noire et au loin on peut voir encore une belle traînée dans la montagne. Il y a des lacs de cratère, qu'on longe (lac Fentale), et des tas de charbon de bois au bord de la route et dans des camions que nous croisons.
Puis à nouveau la route redevient plate.
NAZARETH
On arrive à Nazareth : grande ville, des magasins, de larges rues bordées de flamboyants, ces grands arbres en fleurs rouges éclatantes. Nazareth est la 3 ème ville d’Ethiopie par sa population. Située à environ 100 km d'Addis-Abeba, elle a été baptisée ainsi par l’empereur Haïlé Sélassié Ier en référence à la ville biblique.
Nazareth est un confluent des axes routiers. On y fait un court arrêt.
Au cours du voyage le ciel est devenu bleu, et on a eu très chaud dans le car.
De Nazareth on reprend un peu la route menant vers Addis-Abeba, goudronnée. Puis on tourne à gauche à une pancarte où est inscrit "Ras Hotel Koka". C'est une piste qui devient ensuite goudronnée, et on croise des camions de goudronnage. Dans quelques années peut-être ce ne sera plus une piste !

La Vallée du Rift
On vient de commencer la descente de la Vallée du Rift éthiopien.
La Vallée du Rift suit une succession de lacs qui sont alimentés par les cours d’eau venant des hauts plateaux. Il y fait chaud et sec. Les lacs les plus importants en taille sont les lacs Koka, Ziway, Langano, AbiJata, Shala, Chamo, Abaya, Awassa.
En descendant vers le sud le premier lac que l’on aperçoit est le lac Koka qui est utilisé pour fournir de l’eau à la capitale. Il est à 35 km d'Addis-Abeba et il a une superficie de 205 km².
Source : https://ethiopiatropicaltours.fr
Barrages militaires
Et puis, barrage militaire. Le gros bataclan !
C'est qu'on arrive sur le lieu d'une grosse centrale électrique. Une petite attente, et on nous laisse passer.
On passe devant la centrale, on passe sur un pont gardé aux deux extrémités par des hommes armés de mitraillettes.
Re-barrage à la sortie du pont.
Et dire qu'on trouvait que dans le sud il y avait moins d'armée que dans le nord !!
Ras Hotel à Koka
Et on arrive à l'hôtel, qui est donc tout près de la centrale, au bord du lac, dans un jardin rempli d'arbres fleuris : flamboyants, poinsettias de la taille d'un arbre (alors que chez moi ma pauvre petite poinsettia d'appartement de Paris..).. Des fleurs jaunes, du gazon partout.
À la distribution des chambres on occupe la suite de l'empereur ! Insonorisée, plusieurs pièces, comme un appartement donnant sur la terrasse. C'est que l'hôtel est une ancienne résidence d'été de l'empereur, et voilà, nationalisé, transformé en hôtel pour touristes.
Seulement la chasse d'eau a des problèmes de flotteur et la fenêtre n'a pas de rideau...
Déjeuner pris à 15h 30 !
Crudités (betteraves, fromage, charcuterie)
Poulet rôti
Carottes et des frites
Flan.
J'ai décidé pour une fois qu'on a un peu de temps de libre, de tenter un bain de soleil puisque je dispose d'une grande terrasse, entre 16h 30 et 17 hres. Mais me voilà entourée de fourmis sur la terrasse, et le soleil, en plus, se cache vite.
Donc j'abandonne le bain de soleil.
J'essaye la promenade, mais, ils sont en train de goudronner les sentiers jusque dans le jardin, et du côté du lac on est barricadé par un mur d'enceinte si bien qu'on ne peut pas descendre jusqu'au bord de l'eau.
Alors je prends des photos des fleurs dans le jardin. Les autres sont partis à la mare aux crocodiles mais je me retrouve incapable de les rejoindre. Alors repos.
Dîner
On s'est habillé, un peu, c'est une résidence de luxe...
Soupe aux asperges légumes (carottes et haricots verts et pommes de terre beurre), très bon
banane.
La nuit très mouvementée. La chasse d'eau fait un bruit d'enfer. Alors on attache carrément le flotteur avec un bout de ficelle, si bien qu'on ne peut plus tirer la chasse d'eau. Tout le monde est prévenu : on ne la tirera pas de la nuit, ça tiendra comme ça jusqu'à demain.
Deuxième problème, la fenêtre : le store vénitien ne fonctionne pas et il y a une pleine lune. Il fait complètement jour !
On attache quelques serviettes de toilettes à la fenêtre, comme on peut.
On est réveillé par le jour à 3h 30 du matin ! On met longtemps avant de se rendormir. Et de nouveau, je suis réveillée à 6 hres. Pour une fois qu'on pouvait faire la grasse matinée jusqu'à 7h 00... Nuit blanche !
Jour 15 - Mardi 21 avril 1981
Petit déjeuner à 7h 30. Il faut dire que la veille, notre accompagnateur est remonté à Addis-Abeba avec le car pour réclamer auprès de l'organisateur du voyage et changer de car, celui-ci est beaucoup trop petit pour nous caser tous. Nous sommes censés descendre avec ce car jusqu'au sud du rif et remonter à 10.
Le nouveau car, donc, toujours pas là. Les bagages sont sortis. Quand partirons-nous ?
Donc, nous allons aller en attendant au bord de la rivière tenter de voir les hippopotames et les crocos que les autres ont réussi à voir hier. Il est à peu près 8 hres. C'est une longue marche, environ 45 mn. Pas d'hippos, pas de crocos... Mais pourtant leurs traces au milieu des herbes, de longues traînées profondes qu'on a du mal à imaginer avoir été faites par des animaux. On discute beaucoup entre nous de la façon dont les crocos dévorent leur proie, et de la vitesse incroyable à laquelle ils se déplacent. Et en voyant ces traces sur le talus si près de nous, on ne se trouve quand même pas en grande sécurité.
Il fait déjà trop chaud pour voir des animaux en fait. Il faut venir tôt le matin ou en soirée.
On va ensuite dans le village d'à côté, ces gens qui vivent à deux pas des crocodiles... C'est là où se trouvent les sources chaudes. Tout le village était en train de faire sa toilette. On se lave, on se prélasse sur l'herbe (les villageois je veux dire), plus ou moins dénudés. Nous, on visite le village, on prend des photos, sans problème, les gens sont accueillants. Ça a l'air paradisiaque ici, ces gens qui se lavent, se reposent (et... à deux pas des crocodiles...)
Puis c'est le retour vers l'hôtel. Le soleil tape dur derrière les nuages. De nouveau ce matin, le ciel était gris et puis ça s'est découvert, et recouvert, mais le soleil tape au travers des nuages. Le retour est long et pénible. On arrive à 11 hres à l'hôtel, en transpiration. Le car n'est toujours pas là, il est encore à Addis (on a téléphoné), il sera là d'ici 2 hres/2h 30.
Attente. On arrive à se faire une douche, bien que toutes nos affaires soient emballées. On boit, on grignote, le repas n'est pas prévu dans cet hôtel. Puis on fait la sieste. On commence sérieusement à avoir faim.
Le bus arrive ! Il est 14h 30. J'étais couchée dans ma chambre et ce moteur, je l'ai vite soupçonné. Et comme des ouvriers sont en train de goudronner le devant de l'hôtel, c'est la panique à l'arrivée du bus. Stop stop ! Le bus est obligé de se garer ailleurs, et nous de porter nos valises en faisant un détour par le derrière de l'hôtel.
On nous explique la raison de ce long retard : trouver le bus, puis avoir l'autorisation pour les bons d'essence.
Puis avoir l'autorisation de sortir d'Addis-Abeba etc. Je ne sais combien d'autorisations.
Le repas s'improvise à 15 hres.
Des ordres semblent avoir été donnés pour que nous mangions quand même à l'hôtel, enfin !
Soupe d'asperges
Steak grillé coriace
Carottes, pommes de terre sautées
Salade de fruits.
Il n'y a plus d'Ambo (l'eau) à l'hôtel, il faut acheter des bières (1,4S).
