Fin février 1978, alors que je revenais de mon voyage au Kenya, notre avion de la compagnie Ethiopian Airlines, devait faire un transit à Addis Abeba. Les évènements politiques en Éthiopie alors étaient très agités et notre avion a été réquisitionné par l'armée éthiopienne. Nous avons traversé la ville, vide, en état de couvre feu, et nous avons passé une journée et une nuit, enfermés dans un hôtel "de luxe" d'Addis Abeba, en attendant de pouvoir avoir un autre avion.
Comment le coup de foudre et l'envie se sont-il opérés si vite ? Mais ce fut ainsi.
Et en 1981 j'ai réussi à y aller, profitant d'une accalmie politique et d'une ouverture, qui fut très courte, au tourisme.
Car, après le renversement et l’assassinat en 1975 du Négus la période 1976/1978 avait été une période de grande violence politique entre le parti d'opposition le "Parti révolutionnaire du peuple éthiopien" et le régime. Le lieutenant-colonel Mengistu Haile Mariam prit le contrôle de la junte militaire DERG le 3 février 1977. Cette période a été surnommée la "Terreur rouge", mise en place par le gouvernement militaire provisoire de l'Éthiopie socialiste, qui devint "République populaire démocratique d'Éthiopie".
Evidemment toute idée de tourisme dans ce pays avait été bannie pendant ces périodes d'instabilité politique.
En 1981, il y eut une accalmie politique du fait que Mengistu gouvernait d'une main de fer.
(Son régime a été estimé responsable de la mort de 1,2 à 2 millions d'Éthiopiens).
Nouvelles Frontières avait alors lancé un premier voyage dans son catalogue. J'ai sauté dessus. Seulement le départ a été annulé une première fois, et reporté à une date plus lointaine... Et ce fut en avril 1981. Je fais donc un voyage acheté chez Nouvelles Frontières (j'ai payé 8000 FF), et organisé en Éthiopie par une agence locale, Wunderland Travel (dirigée par le Docteur Mengesha).
Mais à cette époque, on ne pouvait se rendre en Ethiopie en touristes qu'en groupe, bien encadrés, et accompagnés par une agence locale. L'Ethiopie était alors en guerre contre l'Érythrée qui voulait son indépendance.
C'était la première fois que moi je me rendais dans un pays communiste. Il y avait des pancartes de propagande avec l'image de Lenine partout dans les villes. J'ai vu (pour la première fois de ma vie) des tanks dans les campagnes. Cela m'a impressionnée.
Et on a pris de ces avions !!!! Des Dakotas ! Des DC 3, qui étaient appelés pendant la guerre les "Dakotas".
C'était les avions des lignes intérieures en Ethiopie, des avions à hélices, avec pour tout équipage un stewart et un pilote, une capacité de 26 sièges. Jusqu'à celui-ci où on s'est retrouvé assis sur les côtés comme dans les avions militaires.

Un pays qui ne ressemble à aucun autre pays d'Afrique
Des montagnes, les monts Simien, le Nil Bleu, la région du Rift où je ne n'ai jamais été aussi proche de bancs de crocodiles, j'ai même vu des hyènes à la nuit tombée. Il y a des châteaux forts qui ressemblent à des château anglais, et une culture orthodoxe (en Afrique !!), une profusion d'églises mythiques. Il n'y a que dans la Vallée de l'Omo où je ne suis pas allée, je ne suis allée qu'aux portes de la Vallée de l'Omo.

Mardi 7 Avril 1981
On est arrivé ce matin à Addis Abeba. Cette fois-ci, par rapport à l'année dernière, la ville est pleine de monde.
Hôtel Hilton, vue sur des toits de zinc, et boîte de nuit en sourdine pour dormir....
Premier choc, première "injera". On ne savait pas d'ailleurs ce que c'était l'injera. On a trouvé un buffet avec des tas de viandes en sauce, des oeufs durs, et des crêpes comme pain, enroulées comme un tuyau, et à l'aspect d'une éponge. Je trouve cela franchement dégueulasse à manger. |
![]() Image d'Internet |
Le lendemain on s'envole pour Bahar Dar. On a fait que des sauts de puce en avion pour la partie nord.
A partir de Dire Dawa on a pris la route, avec un car qui a eu sans cesse des pannes...
![]() Les montagnes du Simien (carte postale) |
Les monts Simien forment une partie des plateaux d'Éthiopie dans la partie nord du pays, au nord-est de Gondar. Le parc national du Simien est situé dans la région Amhara et couvre les monts Simien ainsi que le Ras Dashan (4 ème sommet d'Afrique). |
Lalibela
Lalibela est la ville sainte des chrétiens orthodoxes d'Éthiopie. Elle est située à 2 630 m d'altitude dans l'actuelle région Amhara. C'est le plus grand site chrétien d’Afrique : onze églises rupestres, taillées dans la roche.
![]() L'église Saint George de Lalibela |
![]() Lalibela |
On raconte que les églises de Lalibela furent taillées au début du 13 ème siècle sur l'ordre du roi Gebre Mesqel Lalibela, qui a régné de de 1190 à 1225. Il voulut permettre aux chrétiens orthodoxes éthiopiens d'avoir sur leur terre leur propre Jérusalem, tout au moins une représentation symbolique de Jérusalem.
Le site fut décrit la première fois en septembre 1520 par un Européen lors d'une mission catholique en Ethiopie. Elles sont creusées sous le niveau du sol, sur plusieurs dizaines de mètres de profondeur et d’un seul bloc (monolithiques).
Harar
Harar est à l'Est de l'Éthiopie. La région est envahie de militaires. Il y a des tanks en plein milieu des champs, des voitures militaires, des camps militaires. Retranchée derrière ses murailles du 16 ème siècle, la ville semble figée dans son passé.
Harar est parfois qualifiée de cinquième ville sainte de l'islam. Avant d'être conquise par l'Égypte, puis l'Éthiopie, elle fut au 16 ème siècle la capitale du royaume des Harari (1520-1568) et un important foyer culturel islamique, puis au 17 ème siècle le centre d'un émirat indépendant.
La ville reflète ce riche passé : trois mosquées du 10 ème siècle, des murailles édifiées au 16 ème et des maisons anciennes dont certaines dues à des immigrés indiens arrivés au 19 ème siècle.
Mais sur le haut de la porte principale au bout de l'avenue qui conduit de notre hôtel à la ville, se trouvent accrochés les trois portraits de Brejnev, Mengistu et Fidel Castro. C'est à Harar qu'on est allé voir à la nuit tombée un homme qui nourrissait de viande les hyènes tachetées au pied des remparts.
![]() Harar |
![]() Harar |
Arba Minch
Arba Minch, qui signifie en amharique "les quarante sources" est une ville au sud de l'Éthiopie, à l'ouest de la Vallée du grand Rift. On est à environ 500 km au sud d'Addis-Abeba.
![]() Au nord d'Arba Minch |
![]() Arba Minch |
