"Délivrance" ou le Voyage au pays des pygmées
Du 23 Octobre au 7 Novembre 1984
Jour du Départ
Mercredi 7 Novembre 1984
C'est le jour du départ. L'avion est à 9 hres du matin. On a fait les bagages et le tri des affaires, jeté les chaussettes puantes, les produits de toilette, les produits anti-moustiques. Le garçon d'hôtel était encore là à me proposer d'acheter mes pataugas, toutes déchirées par les séchages au feu de bois. Mais je n'ai plus que ces chaussures là pour rentrer sur Paris ! Mes escarpins en plastique ont lâché, et même, ce serait un peu juste vu la température qui nous attend à l'arrivée en France, surtout qu'on arrive à Lyon, et qu'il faut faire un Lyon-Paris.
Je pars tout de même habillée en vêtements d'été, et prends le nécessaire pour me changer dans l'avion. Comme mon sac à dos me paraît léger maintenant !!
Notre petit déjeuner a été express. le bus qui devait nous conduire à l'aéroport était là, et le chauffeur s'impatientait : nous n'arrivions pas à nous faire servir les petits déjeuners.
Alors, du jardin, et du plateau de papayes et de croissant, je suis passée au bar et j'ai commandé un petit déjeuner continental, une tasse de café au lait et un croissant. Après, ça a traîné pour être encaissé...
Enfin on est prêt et on part. L'équipage de l'avion du "Point" est dans le même bus, et les conversations battent leur plein entre nous.
A l'aéroport, j'enregistre la dernière, car je voulais absolument acheter des timbres de collection que j'avais promis à des amis de France. Et nous ne sommes pas tellement en avance pour l'avion.
On retrouve les amis de Claudine, qui sont venus accompagner leurs amis qui prennent le même avion que nous pour rentrer en France. On a l'impression du coup d'avoir nous aussi des amis qu'on laisse en Centrafrique. Quand on monte sur la passerelle, on les aperçoit en haut de la terrasse en train de faire des signes d'au-revoir.
L'avion décolle... à l'heure.
Le vol
On a eu un repas à midi, heureusement, car on commençait à crever de faim, mais il n'était pas terrible. j'ai mangé trois ou quatre compotes de pommes !
6 hres de vol, mais cela ne m'a pas paru long.
A Lyon
On atterrit à l'aéroport de Lyon à 15 hres piles. Les diamants achetées par les copines sont passés ni vus ni connus.
J'avais l'intention de prendre le bus du "Point" comme à l'aller, qui devait me conduire à la Porte d'Orléans, mais j'apprends qu'il n'arrive à Paris qu'à minuit et demi, et à la Gare de Lyon. Ce qui ne m'arrange pas du tout. Alors je suis les autres et je vais prendre un TGV qui en deux heures et demie me conduira chez moi.
A la sortie de l'aéroport, c'est la folie. Tout le monde se quitte à la va vite pour sauter dans un taxi, ou retrouver famille ou amis. Dans cette effervescence, je n'ai même pas pu dire au revoir à mes amis strasbourgeois qui s'étaient envolés dans un taxi. On pensait se retrouver à la gare de la Paredieu, mais comme j'ai perdu du temps à hésiter entre prendre le taxi ou le bus de l'aéroport, moi, Josette et François, on a fini par prendre le bus, et il allait à la gare de... Perrache ! Eh oui il y a deux gares de trains à Lyon. Encore une histoire à l'africaine !
Dans le train pour Paris
A Perrache, on voit affiché un train partant à 16h 50. Il est 16h 30. Et à toute allure, on a réussi, billet, réservation, un au-revoir à François qui lui restait à Lyon, et Josette et moi nous avons sauté dans le train pour Paris, à une minute près. On a débarqué, tout excitées dans le wagon, avec nos sacs à dos, jean, anorak et... pataugas trouées, au milieu de messieurs en costume et cravate. Fou rire !
Quand le train fait un arrêt à la gare de la Paredieu, on tente d'apercevoir nos amis, mais on ne les aperçut pas.
Là aussi, le voyage a semblé très rapide.
A Paris
A 19h 15, on était à Paris. Ce fut de faire la queue pour avoir un taxi qui fut le plus long.
Le taxi m'emmène à toute allure par les larges rues de Paris. Que de voitures, c'est affolant !
9 hres ce matin j'étais à Bangui... 20 hres... Je suis à Paris.
A peine plus loin, dans ma tête, la forêt vierge... et les Pygmées...
On longe la Seine... Comme la Seine est petite !
Ce récit a été rédigé à mon retour de voyage
Entre le 8 Novembre 1984 et le 28 Décembre 1984
© Jocelyne P.