MADAGASCAR 2003
L'île rouge

20 avril - 5 Mai 2003



Madagascar dans l'Ocean indien

Pour situer l'île, Madagascar se trouve dans l'hémisphère Sud entre l'équateur et le tropique.

Elle est traversée au sud par le tropique du Capricorne, et est séparée de l'Afrique (le Mozambique et la Tanzanie) par le canal de Mozambique. Les îles Maurice et Réunion se trouvent à l'est de Madagascar.


Il y a longtemps que je voulais connaître Madagascar

J'y craignais des risques de santé à cause du paludisme, qui y est réputé pour sa très forte virulence. J''avais rencontré lors de mon voyage en Australie des voyageurs qui y étaient allés et cela avait augmenté mon envie. C'était la suite de ma recherche de la nature et des animaux.

Les lémuriens, les caméleons, sont des animaux que l'on oublie jamais quand on est alé à Madagascar, tant ils sont beaux.

Un voyage difficile physiquement, dû aux conditions de voyage : petits hôtels et bivouacs, dans une saison de fin de pluies.
Je pense qu'on peut voyager à Madagascar dans des conditions moins drastiques, mais Nouvelles Frontières choisit des conditions à la dure. Mais qui va à Madagascar une première fois n'a qu'une envie : y revenir.

La bien nommée : "L'ILE ROUGE" !
Des îles tout autour qui sont le paradis sur terre et des gens d'une gentillesse et d'un accueil incomparables.


Le drapeau malgache

Le président en 2003, Marc Ravalomanana

L'Histoire de la colonisation française

Le premier Européen à apercevoir Madagascar n'est pas Français, mais Portugais : le navigateur Portugais DIOGO DIAS (le frère du célèbre Barlolomeu Dias) en août 1500. C'est le jour de la Saint Laurent, il baptise cette île "Ilha de Sâo Lourenço".

Les premiers Français à prendre pied sur les côtes sont les frères Jean et Raoul Parmentier de Dieppe, en 1529, expédition qui se solde par la mort de trois marins français après plusieurs tentatives d’approche. D’autres Français tenteront l’aventure après eux, des Hollandais, des Anglais. Tous chercheront à s’installer en divers points de la côte, sans succès.

Les Français débarquent à Madagascar en 1642 pour y fonder une colonie. Ils s’installent l’année suivante à Fort-Dauphin sur la presqu’île d’Itaperina, à la pointe Sud de l’île. En 1665, ils font état d’une annexion toute théorique de Madagascar, qu’ils rebaptisent "Île Dauphine".

En 1669, une escadre de neuf navires embarquant 2 500 hommes est envoyée. L’expédition s’achève en désastre, et conduit à soulever les populations malgaches. Des 4000 colons débarqués depuis 1642, il ne reste que 63 survivants, qui se réfugient sur l’île Bourbon (La Réunion) en 1674.

Il faut attendre le siècle suivant pour que les îles connaissent un véritable essor.

En savoir + sur l'Histoire de Madagascar ☞ ICI

Dur, dur les bivouacs

La vie de bivouac dans la forêt a été très dure. On a eu beaucoup de pluie dans cette forêt « pluviale » et camper dans la gadoue (tentes igloo) en craignant que la tente prenne l’eau tellement la pluie tombe fort et fait plier les piquets, n’est pas très rassurant pour s’endormir. On a passé une nuit sous tente dans la forêt pluviale (rain-forest) de la montagne d’Ambre, et trois dans un camp de l’Ankarana.

Dans l’Ankarana, il y avait un puits et un petit enclos pour se laver ainsi qu’un autre petit enclos pour les WC (un trou). J’ai appris à tirer de l’eau du puits en lançant le seau tout au fond pour qu’il se remplisse, et tirer la corde, puis aller me doucher « à l’africaine » avec un seau plein d’eau, et un petit récipient avec lequel on s’asperge le corps. C’est la douche traditionnelle à Mada, même dans la plupart des hôtels (de la classe de ceux que NF utilise), et le lavage des cheveux est une galère, jamais bien rincés, eau plus ou moins polluée et toujours froide bien entendu.

Se laver les pieds sur un sol en terre, de boue plutôt, et retourner à la tente les pieds tout sales, ou essayer de plonger vers l'intérieur de la tente posée elle-même posée sur de la terre trempée, avec des pataugas qui traînent sur leur semelle une épaisseur de gadoue de plusieurs centimètres, en les enlevant à l’extérieur et les posant sur un sac-poubelle à l’intérieur de la tente pour ne pas salir le tapis de sol... c'était devenu une routine de chaque jour.

On nous avait avertis de la présence des scorpions dans cette région, donc, de ne pas laisser les fermetures éclair ouvertes et de vérifier soigneusement intérieurs de sacs de couchage et chaussures.

Le matin, on retrouvait toutes nos affaires humides à l’intérieur de la tente, les sous-vêtements, les chaussettes, la serviette de toilette trempée, rien ne séchait, et il fallait pendre sur une corde à l'extérieur le linge, dès les premiers rayons du soleil, et l’enlever très vite avant que la pluie ne redémarre. Je n’ai presque pas pu laver, parce que cela ne séchait pas, et je n’avais vraiment pas trop de t-shirts ni de slips de rechange.


Les animaux

Question animaux, on a vu des tonnes de caméléons vraiment extraordinaires, des tonnes de lémuriens, adorables comme des bébés, ou des petits ours (qu’ils ne sont pas puisque ce sont des primates, disparus de la Terre, et qui ont survécu uniquement à Madagascar à cause de l’absence de singes dans cette île, qui les ont décimés partout ailleurs).

En savoir + sur les lémuriens et leur différence avec les singes : ⇨ ICI

On a vu aussi des geckos, ces petits lézards utiles et inoffensifs, un uroplatus alluandi, très rare, un lézard à queue en forme de feuille, une mangouste acajou, et question méchantes bêtes, des boas, et un scorpion qui était sous la table pique-nique où nous avions déjeuné. Mais pas de scorpion dans la tente ! Les troupeaux de zébus sont partout, la vache n’ayant pas pu s’acclimater dans cette île, le bifteck frites est devenu bifteck de zébu.

Quant aux moustiques, je n’ai presque pas été piquée alors que je redoutais une profusion de moustiques, même par les mouches piquantes de Nosy Bé. Mais j’ai mis tellement de produit anti-moustique sur la peau, porté le pantalon et les manches longues dans la partie bivouac, et il y avait des moustiquaires partout, que je coinçais très soigneusement dans mon matelas.


L'île aux fleurs

Madagascar porte bien son nom d’île aux fleurs. Ce voyage a aussi été une découverte de la flore : des fleurs de toutes couleurs, des bananiers, cacaotiers, palmiers (le raphia qui sert à faire de la vannerie, l'arbre du voyageur emblème de Madagascar, qui sert à faire les maisons), caféiers, poivriers, canne à sucre, ylang ylang, et je dois bien en oublier.


La gentillesse des Malgaches

Nous avons tous été enthousiastes à découvrir la gentillesse, et l’accueil des Malgaches.
La moitié de la population a moins de 20 ans.

Les Malgaches sont descendants des Malais et des Indonésiens, et les Africains du canal du Mozambique se sont émigré vers l’île. Il y a aussi beaucoup de Chinois, et d’Indiens, qui sont experts dans le commerce (hôtels, magasins, ceux-là m’ont semblé être très riches.

La langue malgache (bonjour = "bolatsara", merci = "misotsa", quoi de neuf = "invovo", au revoir = "veloma") est de la famille des langues indonésiennes.

J'ai acheté mon premier appareil photo numérique avant de partir, il a été une merveille, du fait que je pouvais montrer leur image aux gens que je photographiais immédiatement après pris la photo. Alors tout le monde me demandais de les photographier. Je leur disais que c’était de la télévision, et que je ne pouvais donc pas leur donner un image papier.

Les débuts du numérique... des images dont la largeur maximum était 640 px.


Vazaha

Les étrangers blancs sont appelés "vazaha" (vaza) ce qui veut dire "homme riche".
Les enfants criaient sur notre passage : "Salut vaza".

Le mot vazaha a d'abord désigné les pirates, et par extension, tout à la fois l'étranger et le blanc. Il ne date pas de l'époque coloniale. Il renvoie plus à un statut qu'à une couleur de peau. Ce statut a un rapport avec l'argent, mais désigne aussi celui qui possède des connaissances, qui a de l'aisance, ou parfois tout simplement le patron.

Le circuit

Le circuit était organisé par une agence locale malgache, OCÉANE AVENTURES, l'agence réceptive de Nouvelles Frontières.

Il s’est déroulé dans la partie nord de Madagascar.

OCÉANE AVENTURES
Villa Victoria près du lot II
71 rue du Père Joseph de Villete
Mangarivotra Faravohitra
BP 1056
Tel : 22 312 10

Nous voyagions avec deux voitures (nous étions dix), une Toyota et une Land Cruser Rover. Nous avons été accompagnés par deux chauffeurs, qui travaillent pour le bureau d'Océane Aventures de Diego-Suarez, Gislain, le plus âgé, la trentaine, le "chef", et Akram, 28 ans. Nos guides étaient, l’un mélange de Malgache et d’Arabe (Akram), et l'autre avait un père Sénégalais (Gislain). Des métissages qui se voyaient nettement dans leurs traits. Adorables, tout à la fois chauffeurs, guides, et d'excellents cuisiniers.

On ne peut découvrir cette immense île que région par région, car il n’y a qu’une route nord-sud asphaltée, tout le reste du réseau routier n’est que chemins de terre et pistes plus ou moins difficiles, et encore plus dans le sud de Madagascar. Quand au climat il est différent selon les côtés, et le périodes de l'année.

Dans le nord, ce sont plutôt les pistes inondées qui nous ont donné quelques difficultés. La saison des pluies (décembre, janvier, février) a été très forte cette année, et fin avril, qui normalement devrait être sec, le Nord recevait encore beaucoup d’eau. On a fait peu de kilomètres, en fait.


Les randonnées

Il y a eu beaucoup de randonnées proposées, mais je ne les ai pas toutes faites car la forêt était inondée, la terre devenue de la boue, je craignais bien de ne pas y arriver, de glisser, et j’avais peur des sangsues. Je suis tout de même montée à la montagne des Français pour admirer la baie de Diego Suarez (l’une des plus belles du monde) et le coucher de soleil, mais pas jusqu’au deuxième sommet (forêt vierge).

Dans l’Ankarana, je me suis réservée pour faire la randonnée la plus longue et la plus difficile : pour découvrir au bout les grands Tsingy, clou de cette région de Madagascar.

Je n'allais pas quand même ne pas aller voir ça ! cette formation géologique n’existe dans le Monde qu’à Madagascar, dans la baie d’Along au Vietnam et au sud du Brésil ou vers le Chili (je ne sais pas où exactement selon l’information que l’on m’a donnée).

"Tsingy" est un mot malgache qui signifie "aiguille". Ce mot n'est apparu qu'en 1959 dans la langue française.

Madagascar n’est pas d’origine volcanique, mais a été créée suite à la tectonique des plaques, ou dérive des continents. Elle est constituée d’un soubassement cristallin de latérite rouge, et d’une couche de matériaux sédimentaires : les formations karstiques des Tsingy, une sédimentation de formations coralliennes et de fragments de coquilles d’animaux marins sur une plaque restée immergée lors de la séparation de l’Afrique et de Madagascar. Ramené à la surface par un glissement tectonique, ce gigantesque ensemble calcaire a été sculpté par l’érosion et l’acidité des pluies.

Pour aller voir les grands Tsingy, il nous a fallu marcher 11,5 Km aller et 11,5 Km retour, soit 23 Km, en traversant la forêt, la jungle ! Des lianes et troncs d’arbres à sauter, des montées, en évitant de mettre la main sur les arbres ou de marcher sur les scolopendres vénéneux. Et à la fin, le plus dur, au moins deux kilomètres de grimpette, d'escalade au miliieu des rochers des Tsingy. Et on est arrivé sur le le haut des Tsingy, avec une vue plongeante.

Il y a un chemin plus court, qui économise 5 km de marche à partir du camp des Anglais, mais nous, nous n’avions pas campé là parce que la piste d’accès était encore impraticable à cause de la pluie, d’où la longueur de notre marche.

Ce que j'ai vu de là où on était, m'a un peu déçue parce que j'avais vu auparavant à la télévision les images extraordinaires tournées par Nicolas Hulot dans Ushuaia. Du point de vue où nous étions, il y avait d'avantage de forêt que de tsingy.

Ensuite nous avons vues des tsingy à partir d’un autre endroit de l’Ankarana, quand nous avons logé au gîte de Tonton Robert. Une marche bien plus courte permet de les voir (mais au loin) et d’en bas, comme je me l’imaginais d’avantage : une barrière de pierre, comme une gorge.


La mer et les îles

Bon, la forêt vierge n’a jamais été mon fort. J’avais justement choisi ce circuit parce qu’il y avait toute une partie "mer". Je voulais connaître la baie de Diego Suarez, classée parmi les plus belles, et aussi parce que c'est là qu'ont débarqué les Portugais, en 1500. Et ils ont appelé Madagascar "Ilha de São Lourenço". Mais ils n’y sont restés que très peu de temps.

L’autre partie "mer" du circuit c’était l’île de Nosy Bé. Je m’imaginais une île "très touristique" avec des hôtels de luxe côte à côte, et j’ai été très surprise : les hôtels de luxe doivent êtres bien cachés dans certaines baies car Nosy Bé m'est apparue à l’image de Madagascar, pauvre, bâtiments décrépis, et gadoue quand il pleut.

Nous sommes restés dans la bourgade (la plage plutôt moche) d’Ambatoloaka : une rue avec des restaurants et des hôtels, et un tourisme sexuel et alcoolisé énorme.

Le clou du voyage, ça a été les excursions faites en barque à moteur vers les îlots au large de Nosy bé : une excursion vers les îles de Nosy Komba et Nosy Tanikely, et encore plus belle, vers l’île de Nosy Iranja, le paradis sur terre. Si j’y reviens, je veux y passer une nuit, même sous la tente.

Au fait Nosy veut dire "île" et Nosy Bé "la grande île".


Les expats

Il y a, à Madagascar, une très grande communauté blanche occidentale : Français, et Suisses, installés, souvent retraités bedonnants, ou licenciés économiques, le plus souvent acoquinés avec une ou plusieurs très jeunes filles malgaches.

Les plages de Madagascar sont devenues aussi le lieu de week-end des Réunionnais qui en un saut d’avion profitent de plages de rêve qu’ils n’ont pas et d’un pays où tout est bon marché. J’ai même voyagé avec un Réunionnais qui venait vérifier la construction de la maison qu’il se faisait construire sur l'une de ces îles paradisiaques au large de Nosy Bé.


Qu'est ce qu'on a bien mangé. Et bien bu !

On a fait de véritables festins : poisson grillé (capitaine, carrangue), crabes, calamars, et quand même une langouste (à 50 FF).

Pendant 15 jours, nous avons commencé chaque soir le repas par l’apéritif : ils l’appellent "caipirina" ou "cai". Comment le Brésil est-il allé jusque-là ! ? Même dans la discothèque de Diego où nous sommes allés pour jeter un coup d’œil, on a dansé sur les musiques brésiliennes, "O Tchan" et sur "Ilé Ayé Iemanja".

Le cocktail malgache est exactement préparé comme la caipirinha mais avec du rhum (parfois à 90° quand il est artisanal comme celui qui sortait d’un jerrican emporté pendant le bivouac dans l’Ankarana), et parfois on y met des petits morceaux de gingembre (le gingembre, on le retrouve partout dans la cuisine de Madagascar) ce qui donne au cocktail un petit goût piquant. Autrement c'était bière à profusion.

Le café malgache n’est pas bon du tout, j’ai préféré le nescafé du bivouac !


La météo

Le climat a été frais à Antanarivo, situé à quelque 1500 m d’altitude, mais chaud partout ailleurs, pour culminer à quelque 38° à l’ombre à Nosy Bé, où la peau était toujours ruisselante.





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